Némélia [En cour]

Chapitre 1: Apparition funeste

Oscar était enfin prête. Cette robe d’odalisque était des plus belles sur elle. Sa blancheur rendait sa peau encore plus rose que les pétales de la fleur qui porte ce même nom. Ses longs cheveux de soleil, relevés à l’aide d’un diadème, dégageaient le trait fin de sa nuque. Le léger rose à ses lèvres les rendait pulpeuses comme la rosée sur un grain de raisin. Et ses deux bijoux étaient sans doute ce qui l’embellissait le plus. Ses deux saphirs qui attiraient quiconque croisait son regard, étaient illuminés de mille étincelles. La raison en est simple : ce soir, pour la première fois, elle allait être femme, femme aux yeux d’un homme. Mais pas n’importe lequel, celui dont elle était amoureuse ! Car, et c’est dur à croire, son cœur s’étaient enfin ouvert à l’amour ! Elle s’avança et alla se regarder dans le miroir, sa fine main soulevant délicatement un pan de l’étoffe pour ne pas tomber, tandis que l’autre tenait un fin éventail de nacre orné de plumes colorées. Elle observa doucement son reflet dans le psyché.

Sa voix douce se fit entendre.

OJ : Tu as fait un travail de fée Grand-Mère…

GM : Au contraire mon enfant ! C’est ta beauté qui embelli cette robe et non l’inverse !

La vieille nourrice lui sourit doucement. Une larme perla au coin de son œil. Sa petite Oscar portant une robe qu’elle avait elle-même confectionnée…Elle en rêvait depuis si longtemps ! Oscar s’aperçu de ce changement et se retourna.

OJ : Grand-Mère..qu’as-tu ? Pourquoi ces larmes ?

GM : Ce n’est rien ! Je suis si fière de toi et tu es si belle dans cette robe ! Oh attends ! Où est ce chenapan d’André ! Lui qui se moquait de toi en t’imaginant en robe, il va être surpris ! ANDRE !! VIENS ICI !

Oscar ne pu retenir un léger rire en voyant avec quel empressement elle cherchait André. Finalement, la vieille femme sortit et alla en haut des marches. André montait au même moment, se tenant à la rampe pour ne pas tomber tant il riait.

AG : Ne crie pas comme ça Grand-Mère ! J’arrive ! Hahaha..

Soudain, son rire s’arrêta sitôt qu’il eut levé les yeux. Il resta muet devant cette merveille.

Oscar était sortie de la chambre et avait rejoint sa nourrice en haut des marches. Elle vit avec étonnement le regard de son ami rester fixé sur elle.

OJ : André ? Tu es sûr que ça va ?

André ne bougeait pas, ses pensées se bousculaient dans sa tête, cette vision l’avait subjugué et pourtant anéantit.

AG (pensée) : Oscar….Mon dieu est-ce bien toi mon Oscar ? Tu es si belle ainsi ! Cette robe semble être l’une de ses toges que les déesses portent sur les peintures mythologiques ! Car pour moi, tu en es une en cet instant ! Aucune femme n’a ta beauté ! Tu es la plus merveilleuse d’entre toute ! Mais si tu savais à quel point tu me fais mal….Ce n’est pas pour moi que tu fais cela…..Mon amour si tu savais combien je souffre de te voir dans tes chimères ! Je ne veux pas qu’il te brise, toi qui est si délicate ! Ton cœur vient à peine de s’ouvrir , mais la blessure que tu vas avoir ce soir le refermera…et moi…je n’ai pas le courage de le combattre….de combattre cet amour qu’il t’inspire alors qu’il te tuera…

Oscar resta perplexe. André avait une drôle de lueur dans les yeux depuis qu’elle était apparue. Etait-il si surpris par le fait qu’elle porte une robe ? Ou y avait-il autre chose ? Elle ne savait pas, elle était immobile et le regardait, observant cette flamme qui brûlait dans ses yeux, cherchant à connaître la cause de sa naissance. Mais elle ne vit rien….Pas le moindre signe…André ne la laissait jamais passer la barrière de son regard.

OJ : André ? Tu..Tu vas bien ?

Le jeune homme reprit ses esprits. Il s’aperçu qu’il était encore dans l’escalier.

AG : Oh…Oui oui Oscar….Ne…Ne t’en fais pas….J’ai juste été surpris….tu..tu es vraiment très belle….dans cette robe…Mais pars vite ! Tu vas être en retard !

OJ : Oh je…oui j’y vais.

Elle descendit doucement les marcher et sortit rejoindre son carosse. André s’approcha et la regarda disparaître derrière les grilles du château. Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et des larmes perler à ses yeux. Il chassa ses larmes et rentra, pour aller s’enfermer dans sa chambre.

Durant son trajet vers le palais, Oscar ne cessait de songer à André. Elle avait perçu ce regard. Elle sentit son cœur se serrer, elle ne savait pas pourquoi. Elle se sentait triste…Alors que cela aurait dû être le plus beau soir de sa vie ! Elle secoua la tête, essayant de chasser cette image d’André pour y voir celle de Fersen à la place. Fersen…ses joues s’empourprèrent…elle allait enfin pouvoir être dans ses bras…même si ce n’est que quelques instants..il la verrait comme une femme ! Comme la nature l’avait faite ! Soudain, l’attelage s’arrêta devant les grilles du palais. Un laquais vint lui ouvrir et l’aida à descendre. C’était étrange….Habituellement, c’était André qui tenait ce rôle…Ah par le ciel ! Encore lui ! Mais pourquoi songeait-elle à lui ! Elle fit abstraction de lui et pénétra dans les jardins.

Tout était silencieux, seul le vent faisait frissonner et siffler les branches et les feuilles des arbres. Les roses rouge du bosquet de Vénus ressemblaient à des gouttes de sang éparpillées sur la peau blanche des roses de même couleur.

Le regard d’Oscar devint mélancolique. Avait-elle raison de se montrer ainsi ? Elle hésitait, qu’allait-il penser d’elle ? La trouverait-il belle ? Lui qui ne la connaissait que vêtue de son uniforme…

OJ : Fersen…Pourquoi a-t-il fallu que j’ai ce destin ?

Le vent souffla plus fort, faisant voler ses cheveux. Une légère lueur apparut derrière elle, elle se retourna, angoissée et regarda la personne qui venait d’apparaître derrière elle. La jeune femme ne pu dire un mot, cette apparition était trop irréelle et soudaine.

Chapitre 2: Métamorphose de condition

Le vent souffla plus fort, faisant voler ses cheveux. Une légère lueur apparut derrière elle, elle se retourna, angoissée et regarda la personne qui venait d’apparaître derrière elle. La jeune femme ne pu dire un mot, cette apparition était trop irréelle et soudaine. Devant elle, se tenait une magnifique femme vêtue d’une longue robe d’un blanc lumineux. Cette robe était composés de nombreux voiles de soie. Ses longs cheveux blonds couraient le long de son dos librement, jusqu’à ses reins. Un anneau d’or était posé sur sa tête, une fine goutte de rubis tombait sur son front et elle tenait un sceptre dans sa main. Hormis son incroyable beauté, rien n’aurait dû surprendre Oscar, si ce n’est les deux ailes transparente de la couleur de la lune qu’elle avait attaché dans le dos. Elle retrouva finalement la parole.

OJ : Je….Je dois...rêver….ce…ce n’est pas….possible…

A : Tout est possible lorsque l’amour est véritable Oscar.

OJ : Comment…me connaissez-vous ?

A : Je connais beaucoup plus de chose que tu ne le penses Oscar. Il y a en ce monde un homme qui t’aime tant qu’il en souffre en silence depuis des années. Seul et sans que tu ne le vois….

OJ : Fersen ! Serais-ce lui qui….

La femme ne lui laissa pas le temps de poursuivra et la coupa d’une voix froide.

A : Non ! Ce n’est pas ce suédois !

Oscar se sentit piquée au vif et son tempérament revint rapidement.

OJ : Je ne vous permet pas de parler ainsi de lui !

L’étrangère soupira.

A : Ecoute-moi Oscar, c’est parce que j’ai sentis le désespoir et la mélancolie de celui qui t’aime que je suis apparue. La voie que tu suis n’est pas la bonne, celle-ci te fera souffrir et c’est une chose qui ne doit pas arriver. Je ne veux pas te voir commettre la pire erreur de ta vie.

OJ : Qui êtes-vous pour savoir tout mieux que tout le monde ! De quel droit décidez- vous de tout pour moi !

A : Je me nomme Althéa, je suis la prêtresse de l’âme. J’ai sentis l’âme de l’homme qui t’aime souffrir et la tienne être plongée dans mille tourments, et se perdre sur un chemin qui n’était pas le sien.

OJ : Mais enfin de quoi parlez-vous ! Et qui est cet homme si ce n’est pas Fersen !

Oscar sentait sa colère montée en elle, comment cette femme osait-elle prétendre être une déesse ou autre chose ! Elle avait passé l’âge de croire à ces contes pour enfant ! Elle vit la prêtresse soupirer et la regarder tristement.

A : Ainsi il avait raison…ton cœur est troublé...perdu….et surtout faussé…Tes rêves sont brisés depuis ton enfance, depuis que ton père t’a éduqué comme un homme….Je ne peux pas te laisser ainsi…Tu ne veux pas voir la réalité alors qu’elle est si simple et que tous l’on vue ? Ce sentiment tu ne l’as pas compris ? Très bien…dans ce cas tu ne me laisse pas le choix…..

OJ : Attendez ! Comment ça pas le choix ! De quoi parlez-vous !

Oscar recula, elle sentit que quelque chose de grave allait se passer. Elle vit Althéa lever son sceptre, qui s’illumina aussitôt d’une lueur dorée aveuglante.

A : Puisqu’en étant humaine tu n’as pas su voir l’amour qu’il te portait, c’est en étant l’incarnation de son rêve que tu le saura !

Oscar vit la lueur l’entourer et se débattit, la panique la saisissait. Elle sentit que son corps se transformait, son visage s’allongeait, quelque chose poussait sur son front, ses doigts disparurent, sa chevelure fut relachée du diadème qu’elle portait et se teinta de blanc. Sa robe tomba soudain au sol, ainsi que ses bijoux. Lorsque la lueur s’éteignit, une magnifique licorne blanche était à la place d’Oscar.

Elle ouvrit doucement les yeux.

OJ : Mmm…qu’est ce que….AAAAHHH !!!

Elle se regarda : des sabots, des pattes, une crinière et une queue de cheval !!! Mais qu’est ce que cette sorcière lui avait fait !!! Elle se releva et tenta de marcher. Mais n’étant pas née licorne, elle s’emmêla les pattes et trébucha.

OJ : Que m’avez-vous fait sorcière ! Quel sort m’avez-vous jeté ?
A : Allons calme-toi ! Si je t’ai transformé c’est pour ton bien !

OJ : Mon bien ! Vous appelez cela mon bien !

A : Oui, tu es devenue une magnifique licorne blanche. Celui qui t’aime te voit comme une déesse de la mythologie tant tu es belle, mais je ne pouvais pas te transformer ainsi, il t’aurais trop facilement reconnue et mon idée n’aurait pas marchée. En te transformant en licorne, je te permet de le voir sous un autre jour et peux réaliser son rêve de te voir en créature divine. Il ne te reconnaîtra pas car ta voix et ton apparence ont changés, peut être que ton regard te trahira, mais en attendant, tu ne dois pas lui dire qui tu es, ni te montrer à d’autres personnes que lui te voient ainsi, sinon tu périras aussitôt.

OJ : ATTENDEZ !!! Mais..comment vais-je faire pour me cacher la journée ? Et comment vais-je savoir qui est cet homme ? Et..et si on me demande mon nom ?? Qu’est ce que je..

A : Calme-toi Oscar, tu ne te transformeras en licorne que lorsque la nuit tombera, tu reprendras ta forme originelle dès l’aube. Désormais, tu te prénommeras Némélia. Quand à cet homme, tu sauras dès que tu le rencontreras, cela ce fera tout naturellement, ai confiance en toi et en lui Némélia. Sache que si tu as besoin de moi, je serais toujours là…dans ton cœur.

Althéa sourit et fut entourée d’une lueur avant de disparaître. Les vêtements d’Oscar disparurent à leur tour, elle resta seule et pardue au milieu des jardins.

OJ : NE PARTEZ PAS !!

Oscar regardait autour d’elle. Elle se sentait seule, désespérée. Que devait-elle faire ? Où devait-elle allée ? Pour la première fois, elle ne savait comment agir. Elle se coucha doucement au sol, et ferma les yeux en pleurant. Elle avait peur. Maintenant qu’elle était licorne…Qui devait-elle trouver ? Elle ne savait même pas qui était cet homme qu’elle devait voir ! Elle se redressa soudain. Des hommes approchaient. La voix d’Althéa se fit entendre au milieu du vent.

A : Si quelqu’un d’autre te vois….Tu périras….Fuis Némélia ! Fuis !

Oscar se releva et se mit sur ses pattes. Où fuir ? Où aller ? Elle n’avait qu’un seul refuge, sans hésiter, elle galopa vers les grilles du château pour sortir. Mais….

Chapitre 3: Première rencontre après le danger

Oscar se releva et se mit sur ses pattes. Où fuir ? où aller ? Elle n’avait qu’un seul refuge, sans hésiter, elle galopa vers les grilles du château pour sortir. Mais….les gardes étaient là. Elle savait que s’il la voyait, elle était perdue. Elle s’arrêta et voulut faire demi-tour, mais d’autres personnes arrivaient de l’autre côté, sans doute des nobles faisant la cour à de jeunes demoiselles. Elle recula et se masqua parmis les fourrés.

OJ (pensée) : Je suis complétement prise au piège, comment faire pour sortir sans que l’on me voit ? Je ne sais que faire ! Il faut que je trouve une issue ! Je ne veux pas mourir ici !

Soudain, elle se retourna et aperçu une autre entrée, l’autre grille du palais, l’entrée du ‘’personnel’’. Elle attendit que les courtisans passent avant de partir rapidement vers cette sortie inespérée. Mais là aussi, le danger l’attendait. Des domestiques passaient par l’allée. Elle se masqua derrière les arbres. Hèlas…

D1 : Hey ! J’ai cru voir quelque chose ..

D2 : Quoi ? Qu’est ce que tu as vu ?

D1 : On aurait dit un cheval..

Le domestique s’approcha dangereusement de la cachette où Oscar s’était précipitement réfugiée. Elle se sentit trembler, la peur s’empara d’elle. Elle ferma les yeux, voyant déjà la mort.

D2 : Allez viens ! Le chef va nous tuer si on tarde trop !

Le second domestique attrapa son ami par le col et le ramena à l’intérieur. Oscar ouvrit les yeux et soupira de soulagement. Son cœur se calma doucement. Elle regarda les alentours et vit que tout était désert.

OJ (pensée) : C’est le moment ou jamais ! Sinon je vais finir par y rester !

Elle se redressa et partit en galopant. Dès qu’elle eut passé les grilles, elle sentit un poids s’envoler. Elle ne se demandait pas où elle allait, son galop et son esprit la conduiraient seul vers l’endroit où elle devait se rendre. Elle sentait le vent glisser le long de son museau, elle avait l’impression de voler tant elle allait vite. Jamais elle n’avait été si vite ! Même à cheval ! Ses sensations n’étaient pas les mêmes, elles étaient nouvelles et pourtant si agréables ! Oscar arriva finalement près de l’étang de son enfance, baigné par la lueur de la lune. Sans sa voir pourquoi, elle se cabra et poussa un long hénissement avant de retomber sur ses pattes en souriant. Elle se sentait heureuse et si joyeuse ! Comme si elle avait joué un bon tour à ses nobles en leur échappant.

OJ : Je suis vraiment la meilleure ! Ils n’ont rien vu et je suis partie sous leurs yeux !

Elle sautillait sur la rive, non loin du grand chêne. Elle riait et sautait partout comme un jeune poulain. Elle était si heureuse qu’elle n’avait pas remarqué le regard qui l’observait depuis qu’elle était arrivée au lac. Elle se coucha finalement au sol, essouflée par ses jeux. Mais elle se redressa rapidement, ses oreilles se dressèrent : elle venait d’entendre un bruit. Elle regarda autour d’elle, une silhouette se tenait cachée dans l’ombre de l’arbre. Oscar sentit une sueur froide courir le long de son corps. Malgré ses efforts, elle avait été découverte !

OJ : Qui êtes-vous ? N’approchez pas !

Mais elle vit la personne s’approcher de plus en plus. Elle ferma les yeux et se coucha au sol, repliée sur elle-même.

OJ (pensée) : Cette fois c’est finie….Cette personne m’a vue….je vais y passer..et je ne saurais même pas qui étais l’homme qui m’aimait !

Ses larmes vinrent et coulèrent sans qu’elles les retiennent. L’homme s’approcha de plus en plus de la licorne couchée au sol. Et soudain……il tendit la main et la caressa doucement.

AG : Calme-toi ma belle….Je ne te ferai aucun mal…

Oscar ouvrit les yeux. C’était impossible ! Cette voix…Elle leva les yeux et vit André au-dessus d’elle. Elle resta un instant muette en le voyant près d’elle.

OJ : André….

André resta surpris, comment cet animal le connaissait-il ?

AG : Oui….c’est mon nom…mais..qui es-tu ?

OJ : Je…Je m’appelle Os….hum…Némélia !

André n’en croyait pas ses yeux. Une licorne qui parle !! Il parlait avec une licorne ! S’il était en train de rêver, il ne voulait pas quitter ce rêve ! Cela était bien trop merveilleux ! Il sourit doucement à la licorne.

AG : Enchanté Némélia, moi je m’appelle André.

OJ : Oui je sais.

Oscar serra se tu et détourna la tête. Quelle idiote ! Comment allait-elle justifier cela ! elle n’était pas censée le connaître !!!Mais…

AG : C’est vrai….J’oubliais que tu étais une créature divine, tu dois tout savoir !

La licorne ne répondit rien, se contentant de se lever. Soudain, la voix d’Althéa se fit entendre dans ses pensées, comme lorsqu’elle l’avait guidée à travers les jardins du palais.

A : Lui seul pourra te voir sans te tuer…..Alors Némélia….que déduis-tu de cela ?

Un éclair de lucidité frappa Oscar. André était cet homme mystérieux qui l’aimait !!! Mais ce n’était pas possible, il l’avait toujours vue comme une amie ! Voir une sœur, mais surement pas comme une amante ! Elle n’y comprenait rien, mais la voix d’andré lc oupa dans ses réflexions.

AG : Oscar…

OJ : Quoi ????

Une sueur froide glissa le long de son échine. Si il ‘lavait reconnue, elle alalit surement y rester. Instinctivement, elle recula.

OJ : Que veux-tu…dire ?

AG : Rien….En regardant tes yeux…J’ai eu l’impression de voir ceux d’Oscar…..ces yeux où j’aime me perdre….

André s’assit et contempla le lac. Oscar l’imita, et s’allongea en repliant ses pattes. Elle voulait en savoir plus, les paroles d’André l’avait intriguée…..Cette Althéa aurait-elle vu juste ??

OJ :Tu dois être attaché à cette jeune femme….

AG : Comment peux-tu savoir que c’est une femme, elle s’appelle Oscar !

Oscar fit une pirouette.

OJ : Je sais tout n’oublie pas.

AG : Oui c’est vrai désolé…

OJ : Alors ? Tu y tiens tant que cela ?

AG : Je l’aime…

Avoua t’il dans un murmure.

Chapitre 4 : Le cœur d’André.

AG : Je l’aime…

Avoua t’il dans un murmure.

Le cœur de Oscar/Némélia fit un bond. André, son frère, son compagnon de toujours l’aimait ! Elle baissa un instant les yeux. Comment avait-elle pu l’ignorer ainsi ? Pourquoi ne l’avait-elle pas vue ? Elle se souvint soudain : oui, c’est vrai que ses pensées ces derniers temps avaient été occupées par Fersen…..Alors que là c’était bien son dernier soucis !! Mais était-elle si insensible et égoïste pour ne pas avoir vu son regard amoureux sur elle ? Maintenant qu’elle y faisait attention, son regard, son attitude en cet instant, tout prouvait que ses paroles étaient vraies. Mais ce n’était pas possible, elle avait mal entendu !!

OJ : Pa….Pardon ?

AG : Je t’en prie…Ne me demande pas de le répéter….

OJ : Mais….

Oscar était intriguée, pourquoi ne devait-elle pas répéter sa question ?? Qui avait-il de mal à dire que l’on aimait quelqu’un ? Oscar ne comprenait pas….

OJ : Mais..quel mal y a t’il à répéter qu’on aime une personne ?

AG : Arrête…

Le cœur d’Oscar fit un bond en voyant le regard d’André se poser sur elle. Il était remplit de larmes !! Oscar paniquait un peu, c’était la première fois qu’elle le voyait pleurer ! Enfin, à part quand il était arrivé vers ses 5 ans dans la demeure des Jarjayes, et qu’il faisait des cauchemars…Mais là….Il était adulte et c’était un homme ! Un homme ne pleurait jamais, son père ne faisait que de le lui dire…Mais alors pourquoi André pleurait-il ?

AG : Lorsque l’amour n’est pas réciproque on préfère l’oublier…Mais je n’y suis jamais parvenu…Jamais je n’ai pu m’astreindre à ce rôle de frère que l’on m’a donné, ce n’était pour moi qu’un masque je porte chaque jour pour rester auprès d’elle et vivre à ses côtés sans qu’elle ne devine ce que mon cœur ne cesse de lui hurler…..Mais elle en aime un autre….Fersen est amoureux de la Reine et ne la voit que comme une amie….Son cœur de femme s’ouvre à peine et un homme la blesse déjà alors qu’elle fait ses premier pas en amour….Et cela me fait encore plus mal de la voir souffrir…..Parce que je ne peux rien faire…

Oscar ne savait que dire. Elle se trouvait dans le même cas que lui…elle aimait Fersen et lui ne la voyait pas…André l’aimait et elle n’avait rien vu jusqu’à aujourd’hui….Elle s’en voulait de tout les mots blessants qu’elle avait sans doute prononcé sans faire attention et qui avait eut pour lui un double sens…..Elle osait dire qu’il était son ami, mais dès qu’il essayait de la réconforter ou de la faire parler de ses problèmes elle ne faisait que le rejeter comme un vulgaire domestique….

André lui se sentait mieux, cela lui faisait du bien de parler un peu, d’avouer cette peine qu’il portait depuis plus de 10 ans…Il savait qu’on ne le trahirait pas…Un faible sourire apparut entre ses larmes, un sourire illusoire voulant masquer sa tristesse.

AG : elle était si belle ce soir…..Plus belle qu’aucune femme de la cour….Les autres courtisanes se fardent, se maquillent, s’habille de soie et de dentelle, alors qu’elle une simple robe d’odalisque et une fine pince pour relever ses cheveux lui ont suffit pour qu’elle devienne une déesse digne d’Aphrodite….Pour la première fois, elle me montrait sans le vouloir ce corps de femme que j’avais depuis longtemps deviné….Une peau blanche comme l’albâtre, ses lèvres roses comme un bouton de fleur et ses yeux….ils n’avaient jamais été si brillants….Elle a sans doute du être surprise de mon regard sur elle….Mais elle n’y a pas vu la tristesse…Tristesse de voir que cette nymphe aux ailes de cristal ne serait jamais mienne….

Le sourire déjà faible d’André venait de s’éteindre. Ses larmes étaient désormais presque des sanglots de douleur. Il sentait son cœur se serrer violemment et sa gorge se nouer. Oscar pleurait elle aussi.

OJ (pensée) : Mon dieu André…Je ne savais pas que tu souffrais à ce point…Quel monstre suis-je pour ne pas t’avoir vu à l’agonie ? Etre un homme ne veux pas dire que je doive être inhumaine….Tu m’as toujours tout pardonné…Tout sacrifié…alors que moi je n’ai fais que te traiter comme un domestique….

La licorne se redressa un peu pour placer son museau contre l’épaule du jeune homme, essuya ses larmes.

AG : Tu veux me consoler…..

Il sourit faiblement, passant ses bras autour de son encolure, la caressant doucement.

AG : Merci de partager ma peine….

André enfouit son visage dans l’encolure de la licorne. Il éclata en sanglot, libérant alors toute cette peine qu’il avait emmagasiné depuis toutes ces années. La tête d’Oscar était posée dans son dos, des larmes mouillaient la chemise de son ami. Son cœur était étreint par la même douleur que celle que le jeune homme portait.

OJ : Pardon André…Pardon…

Son cœur lui criait ses mots, mais elle ne parlait pas. Elle savait que cela n’était pas assez….Un simple pardon n’effacerait pas ses souffrances…Un long moment s’écoula avant qu’un murmure ne parvienne aux oreilles de la licorne.

AG : Merci…Némélia…

Elle redressa son museau et vit André endormi contre elle. Ses larmes l’avaient épuisés…Il avait beaucoup pleuré il fallait dire…Elle approcha sa tête et lécha doucement sa joue, effaça les traces de ses larmes. Elle le regarda longuement. Désormais, elle serait moins insensible, et surtout, elle ferait beaucoup plus attention à lui. Oui, beaucoup plus. Il passerait en priorité !

OJ : Je vais me racheter André…C’est promis….

Elle frotta son museau contre les cheveux du jeune homme. Un sourire naquit sur son visage, comme si il avait compris. Oscar posa sa tête dans l’herbe après d’être remise allongée et ferma les yeux. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elle allait arriver à trouver le sommeil dans cette position….Mais elle n’eut rien à craindre car, à peine eut-elle fermée les yeux, qu’elle s’endormit aussitôt.

La nuit était paisible, mais le réveil serait-il aussi calme ?